Cyrano

Il me faut une armée entière à déconfire !
J'ai dix coeurs, j'ai vingt bras, il ne peut me suffire
De pourfendre des nains ! Il me faut des géants !

Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand

mercredi 27 décembre 2017

Non, je n'aurai pas fini ce tome 3 avant le 31 décembre (aka, ceci n'est pas un bilan).

Preuve à l'appui, bien qu'en tout petit.
Il faut parfois savoir se rendre à l'évidence, surtout quand on est à 114 519 mots sur 180 000 le 27 décembre. Je suis quelqu'un de particulièrement doué mais je ne fais pas de miracle.
Du coup à trois jours du nouvel an vous vous demandez sans doute ce qui va se passer ici en 2018 et dans quel ordre.
(Qui a dit "on s'en fout, on cuve le réveillon de Noël en attendant celui de la St Silvestre" ?)
Pour celles et ceux qui ne sont pas en train de cuver, donc, DEMANDEZ LE PROGRAMME, DEMANDEEEEEEZ !

Janvier : finir de rédiger le troisième tome d'Il nous reste le ciel.
Février : laisser le troisième tome d'Il nous reste le ciel reposer au moins quinze jours avant de le relire.
Mars : relire et faire les corrections/réécritures qui s'imposent.
Avril : tout envoyer à mon équipe de bêta/alpha lectrices.
Mai : recevoir les retours de l'équipe, synthétiser, faire du tri, planifier et attaquer corrections et réécriture.
Juin : marge de retard annoncée pour cause de flemme, procrastination, examens et devoirs universitaires, etc.
Juillet : normalement en Juillet ma chère Hélène aura le manuscrit entre ses petites mains. Mettons qu'on sera tellement dans les temps qu'on fera les corrections en Juillet.
Août : du coup je doute que le bouquin soit prêt à paraître pour août comme on l'envisageait à la base mais ce sera pas la première fois qu'on reporte une sortie pour cause de retard, passez-moi le rhum.
Septembre : là par contre si on tient le planning, je pense que c'est jouable, mais je veux rien vous promettre, je vous donnerai une vraie date quand j'en aurai une.

Et ensuite, bah il sera temps d'aller écrire autre chose, et alors là pour le coup ne vous affolez pas, des projets, j'en ai par dessus la tête à ne plus savoir qu'en faire. Pardon ? Comment ça, c'est du teasing ? Je vais vous en donner, moi, du teasing, assoyez-vous !

Les one-shots :

Les romances :

- J'ai étudié Hamlet pendant mon premier semestre de troisième année et ça m'a inspiré pas mal de choses dans un contexte, dirons-nous, plus moderne, ne serait-ce que parce que 1) j'ai trouvé qu'académiquement on ne parle pas assez d'Horatio (ni de la façon dont Hamlet lui déclare sa flamme tous les cinq minutes d'un bout à l'autre du texte), et 2) honnêtement, on passe à côté d'énormément de potentiel romantique sous prétexte de laisser de l'espace à un drame familial à deux balles, alors moi je dis donnez moi Hamlet, Horatio et Ophélia à vingt ans en 2018 et vous inquiétez pas que je m'en vais vous mitonner une réécriture moderne aux petits oignons !


- The boys who fight est un vieux truc, originellement publié sur wattpad, mais que j'avais vraiment écrit par dessus la jambe, et que j'aimerais bien reprendre de A à Z pour en faire un truc lisible -et aussi, genre, publiable. Ça parlait de mecs qui font de la boxe et qui tombent amoureux. Qui n'en veut ?

- Il y a déjà quelques années qu'un pianiste et un saxophoniste néo-orléanais (je viens de passer quinze minutes à chercher le terme sur internet, j'espère que vous appréciez mon engagement) se baladent dans ma tête, le soucis c'est que pour pondre un truc crédible dans le bon contexte il faudrait que j'aille sur place, c'est-à-dire en Louisiane. C'est prévu, mais pas forcément pour 2018. Franchement, qui n'a pas envie de lire l'histoire de deux musiciens qui tombent amoureux sur un air de jazz, entre deux malédictions vaudous ?

La SFFF :

Pyramide sera définitivement un one shot qui va demander énormément de recherches sur les rites funéraires et les mythologies d'un certain nombre de civilisations antiques et pré-antiques. Ça parle de... Bon, celui-là je peux pas vous le dire parce que ça spoile. Vous verrez bien de quoi ça parle.

- À l'ombre de la tour de guet (oui j'avoue ça fait long), y en a bien les deux tiers qui sont écris mais j'avais abandonné dans un moment de désespoir y a genre quatre ans ou quelque chose comme ça. Il faudrait reprendre tout depuis le début -pas forcément tout réécrire mais remagner un peu, quoi. Et trouver comment ça se termine parce que pour l'instant, j'ai rien. C'était une histoire de sirènes avec un phare lunaire au milieu de nul part, des navires échoués sous l'eau et un adolescent rebel qui tombe dans tout ça par accident.

- L'Empire des loups est un de mes premiers romans de medieval fantasy, il faut absolument que je le termine un jour, par contre c'est pas dit que ça soit un one shot -mais ce sera pas plus long que deux tomes, par contre, je refuse d'en faire une trilogie, ça vaudrait pas le coup, y a pas assez de choses à dire. Ça parlait de loups, de sorcières et de secte.

Les trucs longs :

- La Cité du Dieu-renard -rien que le titre c'est tout un programme, hein ? Pour le coup là dedans y a de tout : du polar, du steampunk, de l'aventure, de la magie, de la romance, des gens qui font des duels à l'épée en pleine nuit, y a même un héros masqué qui traîne -et un renard magique qui exauce les voeux. Tout ça dans une ville immense qui m'est apparue en rêve. Ce truc va me prendre quatre millions d'année à mettre par écris, je sais même pas encore quelle forme ça va prendre, alors c'est pas pour demain, mais c'est définitivement dans les cartons.

J'ai deux Robin des Bois : Kevin Costner, et un renard à moitié nu.
- Les enfants du Tisseur de rêves, une trilogie dont le premier tome est une réécriture de Robin des Bois... Mais avec un dragon. (Ai-je besoin de vous en dire plus ?)

- Witches!, dont ce n'est absolument pas le titre, c'est juste que c'est parlant et percutant, et court, et que j'avais besoin d'une référence quand je prends des notes. Y en a au moins pour deux tomes et probablement un spin-off en au moins un tome, avec une paire de jumelles (des jeunes filles, pas des trucs qu'on met sur les yeux pour voir loin), des sorcières, des inquisiteurs, un serviteur immortel aveugle, un chien qui a été un éléphant dans une vie antérieure, et un ado qui arrête pas de ramasser des membres du petit peuple en galère.

(Et en vrai j'ai cent cinquante mille autres projets mais genre, on avait dit teasing, donc on va s'en tenir là.)

Vous allez me dire Et bah dis donc Jo, ça en fait des projets, tu vas faire comment pour gérer tout ça sans péter un câble ? Et je vais vous répondre : bah écoutez je vais probablement finir par péter un câble quelque part dans l'intervalle, mais on se débrouillera, vous croyez que je fais comment depuis toutes ces années ? On va s'organiser du mieux possible pour faire tout ça tout en gardant une vie à côté, on va souvent échouer, ce sera le bordel, mais bon, tant qu'on s'amuse 90% du temps -oui oui, je parle de moi au pluriel, tout à coup, ça s'annonce extrêmement bien...

Non, blague à part, je vais essayer de m'accrocher à un truc offert par une amie (on a fait les Secret Santas cette année !) et qui me sera bien utile si j'arrive à l'utiliser correctement et régulièrement : un bullet journal. (Cliquez dessus pour savoir ce que c'est, c'est en anglais mais assez simple à comprendre visuellement, et au pire google est ton ami, y a des explications en français partout.) Ma pote m'a vraiment gâté, elle aurait pu se contenter de m'offrir un carnet et un stylo mais elle a été jusqu'au bout du truc et m'a fait les premières pages, dont ma préférée, une liste de livres à lire en forme de bibliothèque à remplir et à colorier :

























Je vais essayer de m'en servir principalement pour trouver un équilibre entre mon travail universitaire et l'écriture, en tous cas jusqu'à mes derniers examens qui devraient tomber en mai, et ensuite ce sera principalement pour l'écriture, mais aussi pour gérer mon temps et mon mode de vie.
J'ai rajouté un tracker d'habitude, principalement parce que j'aime bien colorier des petites cases, ça me détend.

























Je vous ferai peut-être de temps en temps des articles de blog sur le bullet journal si je continue de le développer régulièrement parce que c'est super intéressant, on peut vraiment faire plein de trucs avec.

Je vais vous abandonner là dessus parce que ce post commence à faire long, je voulais juste vous rappeler que :

1) il y a un concours en cours sur ma page facebook pour remporter le 1er tome d'Il nous reste le ciel (avec sa nouvelle couverture), dédicacé + les fameux stickers que je distribue en salon. Le concours est encore ouvert jusqu'au 31 décembre, si vous n'avez pas encore participé et que vous voulez le bouquin c'est le moment, lâchez vous.

2) il y aura un concours pour gagner le tome 2 en janvier, abonnez-vous à ma page facebook si vous ne voulez rien rater.

3) en plus d'une page facebook et de ce blog, j'ai aussi un compte instagram et un compte twitter, je ne les alimente pas autant que je le voudrais mais je vais tâcher de faire mieux en 2018, du coup c'est le moment de vous abonner !

4) Il nous reste le ciel, #2 : La veine du pendu sortira le 17 janvier 2018, et il est d'ores et déjà possible de le pré-commander.









Sur ce je vous abandonne à vos préparations pré-nouvel an, love sur vos têtes <3

Crôa

vendredi 8 décembre 2017

Au 30 novembre 2017 minuit, il me manquait 4000 mots, mais je partais le lendemain réaliser mon plus vieux rêve d’enfant, alors je l’ai pas si mal vécu.

Pour celles et ceux qui suivaient mes péripéties du mois de novembre malgré mon manque de communication sur le sujet, vous aurez noté que j’ai échoué au NaNoWriMo à 4000 mots près. Les études se sont foutues dans le chemin, comme d’habitude -et puis je me suis retrouvé bloqué, d’ailleurs je le suis toujours, va falloir bosser dur si je veux boucler ce tome 3 avant le 31 décembre (spoiler alert : IMPOSSIBLE N’EST PAS CORNEILLE !).

Faut dire aussi qu’au dernier jour du NaNo j’avais autre chose à penser que le NaNo et ma dissertation de civilisation anglo-saxonne. Mon père m’avait déjà dit trois fois d’aller faire mon sac, il était 22h, j’avais fait une check list et j’étais persuadé d’oublier quelque chose. Je suis allé me coucher avec ce sentiment rageant, mon sac plus ou moins bouclé -ça se termine toujours au petit matin et en catastrophe, ce genre de chose. Vendredi, je suis partie en cours avec ce truc monstrueux sur le dos -dans lequel j’avais pourtant pris soin de laisser de la place pour les éventuels nouveaux locataires de ma PAL que je comptais bien ramener de Montreuil. À mi-chemin du campus, la chose que j’ai oublié me frappe figurativement : je n’ai pas pris de sac vide pour transporter mes affaires de dédicace sur le salon sans avoir à me trimballer mon backpack de baroudeur. Je textote le paternel pour râler que « je savais que j’allais oublier quelque chose !!! ». Il vole aussitôt à mon secours et s’engage à me retrouver à la gare avec un de mes (trop) nombreux sac à dos. Vive le paternel !

La créature en question.
13h52, gare de Toulouse Matabiau, le train s’ébranle. Je voyage en première pour la première fois de ma vie et je passe une part non négligeable du trajet à couiner dans ma tête parce que y a un chaton aux pieds de ma voisine de derrière -lequel finira par venir se caler entre moi et la fenêtre pour se faire papouiller, confère twitter et la photo sur ma page facebook. Le temps file vachement vite quand on est en train de péter un câble dans sa tête, j’arrive à Paris avant d’avoir compris ce qui m’arrive, il fait froid, ma mère est au bout de sa vie, on retrouve toute la petite famille au restaurant où travaille mon frangin (si vous n’êtes pas végétariens, Canard et Champagne, passage des Panoramas, faîtes vous plaize), et puis dodo parce que demain faut se lever, mine de rien.

C’est avec la bénédiction grand-maternelle (ma grand-mère m’héberge, elle habite à 15 minutes à pied du palais des congrès de Paris-Est, où se déroule l’évènement chaque année depuis aussi loin que je puisse m’en souvenir) que je me mets en marche samedi à 9h45 dans un froid polaire et avec un trajet plus ou moins précis en tête -j’ai regardé google map avant de partir. Je m’égare un peu en chemin mais je croise un bébé berger malinois qui essaie de me manger le bras pendant que je lui gratte les oreilles alors on va dire que c’était le destin -les chiots font partie de mes Signes. Si je croise un chiot sur le chemin, ou bien s’il y a un chiot là où je me rends, c’est un Bon Signe. (Notez que l’absence de chiot n’est pas nécessairement un Mauvais Signe.) (Le chaton dans le train était aussi un Bon Signe, rappelez-moi de vous faire un post de blog sur les Signes et leurs significations, un de ces jours.)


Et puis soudain, nous y v’là. Plus qu’un passage piéton à franchir. Il y a déjà foule, pléthore de familles, d’enfants et de classes en sortie extra-curriculaire, qui se hâtent de franchir les barrières et la sécurité vers le guichet et l’entrée publique. J’en coupe ma musique, range écouteurs et iPod dans la poche du manteau deux tailles trop grand, piqué dans la garde robe de mon frère il y a des lustres parce que le swag ça se trouve pas sous le sabot d’un cheval. Fallait m’entendre glousser en sautillant gaiment vers la porte C (réservée aux scolaires et aux professionnels. Je suis un professionnel, désormais. Mes douze aïeux… Je vais jamais m’en remettre.). (Oui, j’ai douze aïeux, je sais, c’est pas donné à tout le monde.)
C’est avec une allégresse non dissimulée que je passe la sécurité en trois fois parce que j’arrête pas d’oublier dans mes poches des trucs qui font sonner le portique. Puis la queue au guichet. Puis que je bavarde avec la dame qui me donne mon badge -oh putain, ça y est, j’ai un badge dans les mains, je… Je pourrais pleurer. Je veux dire, j’ai un minimum de dignité, je ne pleure pas, je me contente de couiner dans ma tête, mais vous voyez le topo ? Je peux continuer ? Bon.
Je rentre, je montre mon badge à la sécurité (squiiiiiiiiiiii), je textote ma sœur qui m’attend en se liquéfiant parce qu’elle a rendez-vous avez des éditeurs, je les retrouve, elle et son énorme book, on se fait un câlin, on couine, je la dépose à son rendez-vous, on se refait un câlin, on re-couine, on se promet de se retrouver après pour tout se raconter, on couine une dernière fois, et puis je pars en quête du stand L12 parce que couiner, même à plusieurs, ça va cinq minutes, les gens commencent à me regarder comme s’ils soupçonnaient que je sois un cochon déguisé en auteur. (Notez que j’ai rien contre les cochons, hein, c’est très gentil et mignon, comme bestiole.)

Du coup je m’en vais poursuivre mes couinements en compagnie de Fanny sur le stand de Brage. Enfin, je continue un peu de couiner et puis j’arrête parce que faudrait voir à garder une réputation à peu près correcte auprès de tous ces gens, hein.
J’ai le temps de faire un rapide tour aux stands des environs et puis tout à coup il est 11h, je suis assise derrière une table avec quelques bouquins, c’est la fin du monde, je vais mourir, qu’est-ce que je fais là, argh.

Preuve que c'est arrivé pour de vrai.
Deux heures de défilé, les enfants. Sérieux, c’était la folie. Je veux dire, à côté de la file d’attente hystérique d’Olivier Gay c’était le désert, mais en vrai c’était ouf, j’ai quasiment signé tout du long. Dix bouquins en deux heures quand c’est à peu près ce que je vends en une journée sur les autres salons, j’ai halluciné. J’ai bavardé avec plein de gens, rencontré un ami d’internet, vendu à un jeune homme de 14 ans que j’ai re-croisé plus tard en train de me lire en marchant (la gloire, les gens, la gloire), signé un carnet pour une lectrice qui n'avait pas pu se déplacer mais envoyait sa pote à sa place (là pour le coup j'ai vraiment halluciné), j’ai fait connaissance avec plein de gens trop cools de chez Bragelonne, c’était ouf. Ouf. Je les ai pas vu passer, les deux heures de dédicace. Je repensais à toutes les fois où, dans les allées du salon, la jeune visiteuse que j'étais s'imaginait à la place des auteurs, de l’autre côté de la table de dédicaces. Tous les rêves ne deviennent pas réalité, mais quelques uns, de temps en temps… Putain.

Ensuite ça a été plus calme mais pas moins fou (ne serait-ce que parce que j’avais un badge) : j’ai retrouvé ma sœur (qui était aussi excitée que moi parce qu’elle avait des trucs à envoyer à un éditeur, mais aussi qui en avait ras le bol du book de quatorze tonnes alors on a cherché le vestiaire pendant vingt minutes), on a déjeuné, fouiné parmi les stands, bavardé avec des illustrateurs et des auteurs, fait un peu de repérage pour Noël parce que mine de rien on va avoir les quatre ouistitis avec nous, va falloir être à la hauteur, et puis ça s’est passé. N’ayant pas un rond en poche le samedi, je me suis contenté de repérer avant d’aller rejoindre ma mère pour prend un café en centre-ville.

Paris est grise, froide, pleine de gens pressés qui font la gueule. Je ne suis jamais mécontente d’y revenir mais elle ne me manque pas en tant que port d’attache, je préfère définitivement le calme et l’amabilité toulousaine.

Le soir tombe, je traverse une partie de la ville glacée pour rejoindre les copains pour le traditionnel restau du samedi soir. On fait ripaille entre auteurs et éditeurs, et même si je suis trop décalqué pour tenir plus de cinq minutes de conversation, j’apprécie leur compagnie, comme toujours.

Et puis on est dimanche, je suis de retour en dédicaces, de nouveau ça signe et ça piapiate en continue -tout en se gavant de sucreries parce qu’on a eu la bonne idée de nous fournir en M&Ms, biscuits et bonbons. Une copine de lycée que j’avais pas vu depuis des années me fait la surprise de venir acheter mon livre -et me renvoie cinq ans en arrière par la même occasion (big up Aliénore !). Et puis je m’en vais cavaler entre les stands sans déjeuner (c’est que j’ai un train à 16h52, mes enfants), je m’arrache les cheveux en cherchant des cadeaux, finalement j’achète majoritairement des trucs pour moi, je repasse au stand dire au revoir, je remballe mon barda, je fonce à la Gare Montparnasse, j’achète une viennoise aux pépites de chocolat parce que j’ai faim et que c’est l’heure du goûter, je lève les yeux vers les panneaux d’affichage, et là je note deux choses, dans cet ordre :
Photo prise le lendemain, le panneau fonctionnait.
1) On n’arrête plus le progrès ! Renault fait des pubs avec hologrammes, maintenant. (Photo)
2) Tiens, le panneau d’affichage est cassé.
Et par cassé, je veux dire qu’il est vide. Rien d’afficher, aucun train, zéro. Des yeux, je cherche un autre écran. J’en trouve plusieurs, tous vides. Okay. Je retourne chez Paul qui vient de me vendre mon goûter, je demande ce qui se passe parce qu’on comprend rien à ce que dit la dame au micro, comme d’habitude.
« Aucun train ne part de cette gare aujourd’hui, Madame. »
Ah. Ok. Vraiment ? Ok. Bon. Ok. Plan B.



Après démêlage avec un contrôleur, et sur ses recommandations, je fonce toutes voiles dehors vers la Gare d’Austerlitz, vers où ont été redirigés tous les trains qui devaient partir de Montparnasse. Je ne le sais pas encore à ce stade, mais le problème se révélera lié à un bug informatique qui a fait planter tout le système. Sur le chemin d’Austerlitz (on dirait que je pars en guerre, je vous rassure tout de suite, Napoléon n’était pas impliqué dans l’incident), je me fais la réflexion que rediriger tous les voyageurs de Montparnasse ne va pas être possible, ne serait-ce que dans la mesure où les trains d’Austerlitz doivent déjà avoir des voyageurs et donc y aura pas de place pour tout le monde. Tant pis, je suis en route, maintenant, et mon téléphone n’a plus de batterie, impossible de prévenir qui que ce soit.

Austerlitz. Je le dis avec beaucoup de gravité pour faire dramatique parce qu’en vrai on aurait dit la deuxième moitié du prologue de mon tome 2 (coucou, Hélène !) : y avait des gens partout, ça grouillait de monde, on pouvait à peine se déplacer, les gens étaient collés, les gamins perchés sur les épaules, c’était post-apocalyptique, personne ne savait que faire, et les points informations étaient tellement bondés qu’on ne pouvait même pas s’en approcher. Je zieute vers les panneaux d’affichage, espérant sauter dans le prochain train pour Toulouse. Je n’en vois aucun, le plus proche s’arrête à Bordeaux. Misère de misère. Au milieu de la cohue, une bonne âme me prête un téléphone et je sonne les parents -le paternel pour l’avertir que je risque de ne pas rentrer ce soir, la maternelle pour l’avertir que je risque de débarquer ce soir. Deux options s’offrent à moi : prendre un train pour Bordeaux (en admettant que j’arrive à y monter) et de là une correspondance pour Toulouse (en admettant que j’en trouve une), ou bien rentrer passer la nuit chez ma mère et repartir le lendemain matin. Après moult discussions avec mes camarades de mouise, on en conclue que je fais aussi bien de dormir à Paris, alors je fais demi-tour comme je peux dans la foule compact, je nage jusqu’au métro, et je m’en vais retrouver le confort d’un canapé familier.

Et c’est ainsi, mes enfants, que je me retrouve à vous écrire ce billet un peu long dans un Paris-Bordeaux, en ce lundi matin plein de brouillard (big up à Émilie, appelée à la rescousse dimanche soir, et qui m’avait remplacé mon billet à 9h30 ce matin). On frôle les 300 kilomètres/heure, j’ai un peu faim, j’ai manqué les cours (mais ça pour le coup je m’en remettrai ^^), j’ai fini ma dissert, j’ai de la lecture et de l’écriture à ne plus savoir qu’en faire, et des souvenir magnifiques plein la tête. C’était encore plus extraordinaire que je ne m’y attendais, et je ne souhaite qu’une chose : y retourner l’an prochain.


Livres dédicacés : 16 + un carnet
Livres achetés :
- Cyrano de Bergerac en BD
- Sirius, de Stéphane Servant
- Narnia (Chapitre 2 : Le Lion, la Sorcière blanche et l’Armoire magique), pour le Noël de ma nièce.
- Le combat d’hiver, de Jean Claude Mourlevat
(Inutile de me faire remarquer que, sur les quatre ouistitis avec qui je vais passer Noël, je n’ai pour le moment qu’un seul cadeau. Je me le fais très bien remarquer tout seul.)

Love sur vos têtes -en particulier celles de toutes les personnes qui ont rendu ça possible.

samedi 25 novembre 2017

NaNoWriMo, jour 25 - Les corrections éditoriales, l'armée américaine et un concours

25 novembre. 41 080 mots sur 50 000. On pourrait presque croire que la situation est sous contrôle. Ce serait une illusion.

D'abord les corrections éditoriales du tome 2 sont tombées en plein milieu de la période de dead lines et de premiers examens et oraux de l'université. J'ai un peu paniqué mais, mon éditrice Hélène et moi, on s'en est sortis. Quand je dis on s'en est sortis je veux dire que la dead line tombait hier à onze heures du matin et que je lui ai envoyé la page de remerciements vers 12h49, dix minutes après les dernières corrections. Ça mériterait presque une ovation mais on va pas se mentir : on est sur internet, même si vous décidiez tous de m'ovationner je vous entendrais pas, ça ne présenterait donc aucun intérêt, restez assis.
Non je ne vous montrerai pas la couverture avant d'en avoir la version finale. Pour ça non plus, c'est pas la peine de vous lever.

Dans le même lap de temps horriblement court il a donc fallu, en parallèle, rédiger une dissertation, réviser deux examens et préparer trois oraux. Je suis absolument convaincu que ce numéro de voltige mérite une deuxième ovation imaginaire mais que voulez-vous que je vous dise ? On est toujours sur internet.

Au milieu de tout ça j'ignore par quel miracle je n'ai pris aucun retard sur le NaNoWriMo. Le manuscrit du tome 3 a dépassé les 100 000 mots lors de ma dernière séance d'écriture. Je visais 150 000 pour la fin, je commence à me dire qu'il va falloir allonger la sauce d'au moins vingt ou trente mille mots, mais bon, on fera avec.

En plein milieu du bouquin je me rends compte que pour faire intervenir l'armée américaine, même si c'est une armée en papier mâchée reconstruite à la va-vite avec une vaste majorité d'amateurs suite aux hécatombes des tome 1 et 2 (des catastrophes naturelles suivies d'un hiver rigoureux, ça pardonne pas), il va falloir que je me renseigne un minimum sur son fonctionnement. Plusieurs pages Wikipédia plus tard, on en est là  (soyez attentifs, ça va aller très vite) :

Une escouade est une unité de neuf soldats dirigés par un sergeant, faisant de manière générale partie d'un peloton d'une quarantaine de soldats dirigé par un second lieutenant. Le peloton lui-même peut faire partie d'une compagnie de 80 à 150 soldats dirigée par un major ou un capitaine, appartenant à un bataillon de 300 à 800 soldats dirigé par un lieutenant colonel, je vous fais grâce des détails concernant le régiment, la division et le corps d'armée.

Il me faut donc dans un premier temps neuf soldats nommés dont un sergeant pour constituer une escouade. Je ne vous dis pas pourquoi, vous le saurez bien assez tôt. J'avais déjà sept bonshommes, le truc c'est que la plupart des scènes sont déjà écrites donc me voilà à repasser à travers le tout pour rajouter deux prénoms et nommer les officiers -parce que je m'étais aussi planté en terme de grades. Oui, je sais qu'on n'est pas supposés relire et corriger pendant le NaNoWriMo mais je suis incapable d'avancer en sachant que j'ai laissé des trucs en plan, faîtes moi donc un procès si ça vous amuse.

Comme vous pouvez le constater, c'est très glamour, le métier d'écrivain : 90% du travail consiste à décider de remplacer ou non une virgule par un point et de calculer combien de survivants en état de se battre sont disponibles dans l'Est américain trois ans après la fin du monde. Wikipédia est mon meilleur ami.

Bref, il me reste cinq jours pour boucler le NaNo, ça devrait pouvoir se faire sans ruiner mon année académique.


On a fêté les trois ans de la publication de Positive Way y a presque quinze jours, mais comme j'ai pas eu le temps de le faire plus tôt, je n'offre que maintenant un exemplaire dédicacé au tirage au sort sur ma page facebook. Y aura sûrement d'autres tirages au sort au cours des deux prochains mois, ne serait-ce que pour offrir la tome 1 d'Il nous reste le ciel doté de sa nouvelle couverture et le tome 2 dès que ce sera humainement possible (les deux avec des stickers bien entendu, je sais que vous aimez ça).

Bref, c'est la folie, mais on va s'en sortir. Love sur vos têtes.

mercredi 15 novembre 2017

NaNoWriMo, jour 14 - Retour de Fantasy en Beaujolais

C'est un peu la folie en ce moment alors faisons les choses dans l'ordre : impossible d'écrire tous les jours depuis la reprise des cours, heureusement, mon avance me permet de rester dans les rails. En tous cas pour l'instant, faudra rester concentré.

Ce week-end j'étais à Fantasy en Beaujolais, en excellente compagnie avec Cécile Duquenne et Sophie Dabat (double big up !). Il a fait un temps de cochon bien sale avec pluie et vent à volonté, mais on a quand même eu pas mal de visiteurs. Les stickers de Charlotte DeBoever ont connu leur petit succès. J'ai vendu quatre Positive Way, ce qui me laisse sur le cul parce que ça fait quand même trois ans qu'il est sorti, celui-là...

À gauche Sophie Dabat, à droite Cécile Duquenne.


À peine arrivée, déjà au taquet !


Ça se voit pas trop sur la photo mais je suis le type de personne qui s'étale.




Et oui, trois ans déjà, l'anniversaire est tombé ce dimanche. Alors on va faire un tirage au sort sur la page facebook, j'en offrirai un exemplaire. Il y aura un autre tirage au sort par la suite, je ne sais pas encore quand, lorsque j'aurai la nouvelle couverture du tome 1 d'Il nous reste le ciel.


















En tous cas et malgré le temps on en a tous bien profité, on a mangé comme des rois, été accueillis comme des empereurs, et supporté les turbulences de l'avion du retour comme des guerriers -tant qu'à filer la métaphore. J'ai raconté ma dissertation de littérature britannique à au moins trois personnes différentes, j'ai fait une word war avec Cécile Duquenne dont le résultat seront sans doute ma seule contribution au NaNo de la semaine, j'ai gagatisé sur les photos des enfants de Sophie Dabat, et je me suis jeté sur son tome 2 de Sainte Marie des Ombres, dont j'avais lu et adoré le tome 1 y a des lustres.
Je remercie du fond du coeur toute l'équipe du salon pour leur accueil chaleureux malgré le mauvais temps, leur organisation au poil, les trajets depuis et vers l'aéroport, leur gentillesse, leurs personnes de manière générale. Love sur leurs têtes, big up à tous.

Bilan, donc :

- 4 Positive Way
- 8 Il nous reste le ciel
- 3 achats : Sainte Marie des Ombres, tome 2, de Sophie Dabat ; Tout au milieu du monde, de Mathieu Rivero, Julien Bétan et Melchior Ascaride ; Les soeurs Carmines, tome 1, d'Ariel Holzl.

J'ai dévoré Tout au milieu du monde dans l'aéroport puis dans l'avion, il est magnifiquement illustré, je le recommande. Les deux autres sont sur ma pal d'1m14 parce que j'ai quatre oraux, deux examens et une dissert dans mon horizon proche.

Sans parler des corrections éditoriales du tome 2 qui sont en bonne voie, on vise toujours janvier, soyez attentifs, ça va venir vite.

En attendant je serai de nouveau dispo pour papoter, signer et distribuer des oeuvres d'art sur stickers les 2 et 3 décembre, au 33e Salon du Livre et de la Presse Jeunesse à Montreuil, (93), le samedi de 11h à 13h, le dimanche de 11h à 12h30. Faudra pas me rater, les créneaux sont courts -enfin ne vous affolez pas, le reste du temps je serai probablement dans les allées en train de chercher des cadeaux de Noël.

Sur ces bonnes paroles, je vous laisse et je retourne me noyer dans la masse de trucs à faire qui m'attendent -ou bien procrastiner, on fera selon ma motivation de la soirée.

Allez, et love sur vos têtes !

mercredi 1 novembre 2017

NaNoWriMo, jour 1 - Pas de panique

Le NaNo de cette année aura démarré sur les chapeaux de roue, à la kick off de Toulouse -on était dix-huit en tous, certains en rang d'oignons sur le canapé, y avait au moins deux personnes par terre et plein de monde autour de la table du salon. Word-war IRL de minuit à une heure, word sprint sur le site les quinze premières minutes. J'ai pris une bonne avance de 2218 mots ce qui tombe très bien quand on a une dissert, des révisions et des corrections éditoriales en parallèle.

Vous avez entendu corrections éditoriales ? J'ai bien dit corrections éditoriales : quelques heures avant le coup d'envoi du NaNo tombaient dans ma boite mail les commentaires de mon éditrices sur les trois premiers chapitres du tome 2. Je viens à l'instant de les lui renvoyer, j'en attends une seconde volée pour aujourd'hui. Nous n'avons toujours pas de date précise, en revanche on m'informe dans l'oreillette qu'on vise Janvier 2018 pour la publication. Qu'on se le dise.


Les stickers dédiés à Tobias et Matthew
Quelques rappels importants : je serai à Fantasy en Beaujolais le week-end du 11 et 12 novembre -ah la vache c'est bientôt !! Avec le concours de ma talentueuse soeur, Charlotte DeBoever, artiste et enseignante, j'aurai au moins trois stickers à vous y proposer pour accompagner les dédicaces -le quatrième ne devrait pas être prêt à temps, il sera à Montreuil. Venez nombreux, les stickers ne sont pour l'instant disponibles que sur salon, et la dernière fois ils sont pour ainsi dire tous partis.











Autre annonce : décision a été prise de ré-éditer le premier tome avec une nouvelle couverture. Cette nouvelle version devrait être disponible à partir du salon de Montreuil -je vous invite d'autant plus à venir me voir dans le Beaujolais que j'y vendrai peut-être les derniers exemplaires du tome 1 avec sa couverture actuelle.

Sous vos yeux ébahis et en exclusivité mesdames, messieurs et autres : la nouvelle couverture du tome 1 !

Love sur vos têtes !

samedi 28 octobre 2017

NaNoWriMo, J-3 : faire des plans

À trois jours du coup de feu du NaNoWriMo, il s'agit d'anticiper, d'autant plus que le démarrage tombe pendant ma semaine de vacances -tant mieux, me direz-vous, sauf que non parce que ma semaine de vacances, j'en ai besoin pour écrire une dissertation, lire plein de bouquins, et si j'ai la foi (lol on sait tous que non) faire des fiches de révision pour anticiper sur les examens de janvier.

Je suis fermement décidé à tenir les 50,000 mots ce mois-ci -prions ensemble pour que cela suffise à boucler le tome 3 d'Il nous reste le ciel, mais bon, honnêtement, j'ai peu d'espoir. Du coup j'ai profité de la dernière semaine de cours avant le break de mi-semestre, dernière semaine au cours de laquelle mon attention en classe a tendance à chuter, pour planifier le NaNo, histoire de faire genre je suis quelqu'un de productif (spoiler alert : non). Résultat des courses :

LE PLAN
Étant quelqu'un de particulièrement généreux, je vous offre en avant première le truc qui se fait passer pour un poème, et qui introduit ce tome 3. La photo du manuscrit tel que présenté par scrivener annonce 22 chapitres mais c'est parce que les 18 autres et l'épilogue qui conclut l'affaire sont plus bas. Les dossiers de couleur représentent les différents chapitres, colorisés en fonction des personnages sur lesquels ils sont centrés. Les petits fichiers texte en noir sont des flash backs -oui, y en a tout le long à intervalle plus ou moins régulier, on verra si ça reste comme ça.
Donc, si on résume :

Projet : La déchirure (Il nous reste le ciel, #3) (je précise que ce titre est provisoirement provisoire).
Nombre de chapitres prévu : 40 + un épilogue
Nombre de chapitres écris à l'heure actuelle : 14
Nombre de mots à l'heure actuelle : 60,002
Nombre de mots prévus : 150,000 maximum

Faîtes moi confiance, je suis un professionnel.
La carte en grand
La planification a également donné lieu à pas mal de gribouillages sur une carte vierge des États-Unis, et comme je ne suis pas un sauvage je vous ai carrément pris en photo tout mon tableau-en-liège-qui-fait-pro (ne me remerciez pas, c'est tout naturel) (le dessin de bonhomme qui crie m'a été offert par ma nièce de neuf ans, merci de ne pas psycho-analyser notre relation en se basant dessus).




J'ai pris les photos ce matin, je tape cet article au beau milieu de l'après-midi (j'espère que vous appréciez mes efforts, c'est quasiment l'heure du goûter), et il me traverse soudainement l'esprit que tant que j'y suis, je pourrais vous montrer mon espace de travail en mode propre, rangé et éclairé. Comme c'est vachement plus swag de nuit, ça attendra qu'il fasse nuit.




Je vais faire semblant d'être un blogger actif et m'efforcer de faire un suivi du NaNo en postant régulièrement des articles sur mes avancés -si je le fais pas ici j'essaierai au moins de vous tenir au courant sur ma page facebook. Je crois même que y a un widget quelque part qui permet d'updater son wordcount directement sur son blog, je vais voir si je le trouve...

Bref, love sur vos têtes <3

mardi 26 septembre 2017

Au retour des Aventuriales 2017

L'objet du délit.
Dans le bus qui me ramène à Toulouse, la tension retombe d’un coup et je pionce du sommeil du juste pendant un bonne heure. Je bouquine un peu le temps de me réveiller -j’ai laissé les bouquins achetés aux Aventuriales dans mon sac de randonnée, dans la cale, pour ne pas entamer de nouvelle lecture alors que j’en ai déjà deux en cours, dont une pour l’université qui reprend pas plus tard que demain matin. Sur une aire d’autoroute, un message d’Estelle Faye, sur Facebook, m’annonce une ultime vente -si le lecteur ou la lectrice se reconnaît, je lui promets une dédicace et des stickers sur un prochain salon.

Quel week-end, mes enfants. C’était mon premier salon, mes premières dédicaces. L’enfant de huit ans qui avait fait serment, au salon jeunesse de Montreuil, de se trouver un jour de l’autre côté du stand, danse comme un guerrier autour de son feu de camp depuis deux jours.
Il faut dire que je n’en menais pas large, samedi matin, en arrivant sur le parking en compagnie de Natalie Bagadey et de Dorian Lake, ramassé sur le chemin du salon. Personne n’avait assez dormi -la veille, chez Luce Basseterre (big up et love sur ta tête, merci encore pour ton hospitalité et ta générosité, sept bénédictions sur toi, ta maison, ton jardin, tes poulettes, tes enfants, tes petits enfants, ton chat), on avait veillé plus tard que prévu toutes les trois, en compagnie de Yuca, l’étudiante japonaise, et de Nathalie Dau et Valérie Simon. Je sais pas si c’est un truc d’auteurs d’avoir toujours tant de choses à se dire… Pour ma part, la rumeur des conversations avait constitué un bruit de fond salutaire, car c’est tandis que leurs voix bourdonnaient à mes oreilles que j’écrivais les dernières scènes d’Il nous reste le ciel. Ne nous emballons pas, les deux tiers du troisième tome restent à rédiger, mais son écriture a désormais un arrière goût de finalité -je mens un peu, là, encore que pas totalement… On en reparlera.
Samedi matin, donc, une heure avant l’ouverture officielle du salon, j’étais en PLS sur le parking, Nathalie se marrait parce qu’en tant que ma plus grande fan autoproclamée (big up !) elle pouvait bien se le permettre, et moi je ne savais pas ce qui serait pire : que des gens viennent me voir, ou que personne ne se montre.

Vous le sentez, le PLS, ou pas du tout ?
De neuf à dix heures, je me suis baladée dans les allées en regardant les éditeurs et les auteurs s’installer -l’avantage d’être chez le libraire, et aussi d’être arrivé sous préparé, c’est que j’avais pas grand chose à faire niveau mise en place. Pendant que Stéphanie, de la librairie du Cadran Solaire, disposait vingt exemplaires d’Il nous reste le ciel et une quinzaine de Positive Way juste à côté des bouquins d’Estelle Faye, je suis allée me lamenter devant la maquette d’une ville -j’étais beaucoup plus sous-équipé que je ne l’avais anticipé. Par acquis de conscience, je suis allé disposer les stickers de Charlotte DeBoever sur mon coin de table, et j’en ai profité pour piquer des fraises Tagada dans le crâne qui accompagne Valérie Simon en dédicaces -une fois qu’on s’est dit trois fois qu’on est sous-préparé on arrête, même quand on est en PLS.

J’en profite pour poser un big up à Nanouk, le bébé berger australien de trois mois tellement fluffy que j’ai failli mourir en le caressant. Pour jouer avec un chiot on est obligé de quitter cette foutue Position Latérale de Sécurité, et puis ça donne la pêche, les boules de poils.

Estelle Faye dans toute sa splendeur.
Bon gré mal gré et en dépit de quelques couacs et drames, il a bien fallu démarrer. Je me répétais que si personne ne m’achetait rien j’en ferais pas un drame, qu’après tout passer deux jours aux côté d’Estelle Faye ça déchire. J’avais eu l’occasion de rencontrer Anna Combelle et aussi plein de gens sympas style Morgane Ranzini (big up à toi !), préposée au chiot tout fluffy en ma compagnie, et qui m’a acheté, si je ne m’abuse, mon dixième bouquin.
Oui parce que du coup à l’heure où tout le monde a commencé à partir déjeuner j’avais déjà vendu et dédicacé quatre bouquins, dont un seul à quelqu’un que je connaissais -ce qui veut dire, oui, vous avez bien lu, que trois parfaits inconnus avaient été suffisamment convaincus par mon blabla (et celui de Nathalie Bagadey, on va pas se mentir) pour acheter mon livre. À ce stade je nageais tellement en pleine hallu que j’ai déjeuné sur mon stand avec Morgane de peur de rater une vente.
Le premier jour, j’ai vendu dix Ils nous reste le ciel et deux Positive Way. Dans mon petit carnet j’avais créée un tableau pour compter les ventes, et j’ai réalisé très vite que j’aurais dû rajouter une troisième colonne intitulée « Gens envoyés par Nathalie Bagadey », y aurait eu facilement une demi douzaine de petits bâtons rien que dans celle-là -du coup double big-up ! L’auteur jeunesse refoulé en moi a rejoint la gamine de huit ans dans sa danse de victoire quand j’ai vendu le bouquin à deux enfants : Amandine, douze ans, et Louise, treize ans.
Je me permets de faire un paragraphe sur ma rencontre avec Louise parce que wesh. J’ai appris par la suite que c’était la fille du restaurateur d’En attendant Louise, restaurant local partenaire des Aventuriales dont la truffade… Okay, attendez, je ferais un paragraphe sur la truffade d’En attendant Louise plus tard, je vais commencer par vous parler de Louise. Louise, elle m’a fait halluciner parce qu’elle est passée plusieurs fois sur le stand avant de m’acheter le bouquin, et que je suis resté fermement convaincu que j’avais affaire à une adulte malgré sa petite taille et son air d’enfant jusqu’à ce qu’un doute me fasse lui demander son âge. J’ai failli tomber de ma chaise. Comme j’ai réussi à rester dessus sans trop me ridiculiser, on a parlé du marché du travail dans le domaine de l’interprétariat, menacé par le développement des intelligences artificielles. Voilà voilà.

Inutile de vous dire que j’étais sur un nuage, genre même pas sûre que c’était pas un rêve, quand on a fini par se replier sur le restaurant En attendant Louise pour le repas du soir. Je sais pas comment vous expliquer, mais en gros cette truffade ne m’a absolument pas aidé à me convaincre que j’étais pas en train de rêver. On croirait pas que des patates et du fromage puissent être aussi bons mais si en fait. On croirait pas non plus qu’on puisse venir à bout de cette poêle géante, même à sept, et là par contre on aurait raison de pas y croire parce qu’on en a laissé, un crime qui me hantera jusqu’à la fin de mes jours mais qu’y puis-je si l’espace à l’intérieur de mon estomac est aussi limité ?

Dimanche matin -moins de livres, moins de stickers, moins de sommeil...
Le dimanche, l’installation des stands étant déjà faite, on est arrivées à dix heures plutôt qu’à neuf. Pour moi ça sentait déjà la fin, je partais dans l’après-midi, les bagages étaient faites. Comme souvent le dimanche dans les salons, on a moins vendu que le samedi. Je nourrissais le secret espoir de dégommer le reste du stock d’Il nous reste le ciel pour épater la galerie, mais je n’ai réussi à en vendre que deux -et quand je dis je il faut comprendre Nathalie Bagadey et moi, pour celles et ceux qu’auraient pas suivi. À l’heure du déjeuner j’ai parié à Estelle Faye que j’étais cap de vendre son dernier exemplaire de Porcelaine en son absence. Pari gagné en genre, deux secondes. Estelle Faye a tendance à beaucoup gambader en salon, apparemment, et comme j’avais lu deux de ses romans je me suis surprise à tenir deux stands à la fois parce qu’on peut difficilement laisser les gens passer sur un bon bouquin, a fortiori quand on l’a pas écris soi-même. En fait c’est plus facile de vendre les romans des autres, en tous cas moi ça me donne moins l’impression de baratiner. Big up, Estelle !

Et me voilà dans le car du retour. Que dire ? Bilan des ventes : treize Il nous reste le ciel et deux Positive Way, sans compter tous les exemplaires du dernier Gandahar, dans lequel figure ma nouvelle La révolte du pantin (entre celles d’Estelle Faye et d’Aurélie Wellenstein, c’te classe !).
Livres achetés (et je me suis restreinte) : La Débusqueuse de mondes, de Luce Basseterre ; Les Seigneurs de Bohen, d’Estelle Faye ; La Mort du Temps, d’Aurélie Wellenstein.
Gens rencontrés : je n’ose pas faire la liste de peur d’en oublier certains.
Niveau de gratitude : infinie. Ce salon était magique, je m’attendais à vendre, genre, deux livres à des potes, j’en ai vendu quinze dont seulement trois à des gens que je connaissais avant les Aventuriales. Les stickers de ma sœur ont connu un franc succès (il y en aura d’autres, qu’on se le dise !). Deux documentalistes ont pris mes coordonnées et les références de mon livre afin de l’acheter pour leurs CDI. Une bibliothécaire est venue me saluer et prendre des stickers car elle venait de recevoir le livre dans sa médiathèque. J’ai discuté avec des enfants, des enseignants, des auteurs, des parents, tellement de gens…
Les paroles et les conseils d’Estelle Faye et de Nadia Coste m’ont apporté beaucoup de réconfort et m’ont rassuré quant à l’avenir. Comme souvent lorsque je participe à un évènement littéraire, la présence de tous ces gens et de tous ces livres m’ont boosté.

La fluffytude
Pour tout ça et pour tout le reste, je voudrais remercier toutes les organisatrices et tous les organisateurs des Aventuriales pour m’avoir invitée à vivre ce conte de fée. Je préfère ne pas vous nommer de peur d’écorcher le nom de quelqu’un ou d’en oublier un autre, mais vous vous reconnaîtrez, et vous avez toute ma gratitude. Je serai heureuse de tous vous revoir quel que soit le contexte, et je reviendrai aux Aventuriales l’an prochain, que ce soit en tant qu’auteur ou en tant que visiteur.

Love sur vos têtes à toutes et à tous <3 rendez-vous en novembre pour Fantasy en Beaujolais, où j’essaierai d’être moins sous-équipé.

Chloé Jo Bertrand

PS : J’AI CARESSÉ TROIS CHIOTS !!!!!!!
PPS : ce post est certifié sans problème d’accord.