Cyrano

Il me faut une armée entière à déconfire !
J'ai dix coeurs, j'ai vingt bras, il ne peut me suffire
De pourfendre des nains ! Il me faut des géants !

Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand

mercredi 13 juin 2012

Sus aux Anglais !! Et au BAC...

Hello, mes petits anges ! Juste un mot, ou plutôt deux, pour vous faire savoir que :

Code de la route : J - 2

BAC : J - 5

Londres : J - 73, et pour ceux que ça intéresse, ça se passe par là -> http://monfabuleuxdestin-londres.blogspot.com

Hein ? Comment ça, ça fait trois mots et pas deux ?

Monde Magazine : Mlle LaCorneille, à l'approche des ces événements importants dans votre vie, pouvez-vous nous faire part de vos sentiments ?
Jo : Nan.
MM, qui en lâche son stylo : P... Pardon ?
Jo : Nan.
MM, après avoir ramassé maladroitement son stylo : M... Mais Mlle LaCorneille, cela fait un an que vous vous préparez à passer le code de la route, l'idée que ce jour tant attendu est enfin arrivé ne vous fait aucun effet ?
Jo, lissant ses plumes avec son bec : Ça me fait une belle patte. J'dis pas, c'est rigolo, hein ? M'enfin bon, si je le rate...
MM note fiévreusement : "La célèbre corneille aux plumes acérés semble manquer d'assurance en ce qui concerne cette épreuve, et sous estime ses capacités. Avons-nous enfin réussi à percer sa carapace ? Je vais tenter d'en savoir plus, chers lecteurs, et..."
Jo : Qu'est-ce que vous gribouillez ? Des horreurs bien grasses à mon sujet ?
MM : Du tout, très chère. Ne vous souciez pas de ça, et parlez-nous plutôt du BAC. Vous devez être en pleines révisions, j'imagine ?
Jo : Vous avez de l'imagination, alors...
MM : L'approche de cette épreuve, qui doit couronner vos onze années d'étude à la gloire de l'Éducation Nationale (MM essuie une larme), vous emplit probablement d'un mélange de soulagement, d'excitation et d'appréhension ?
Jo, en admirant ses griffes : Que dalle ! Je révise un peu, pour me donner bonne conscience. À peine. Qu'est-ce que c'est chiant, les périodes d'examen ! Je vais plus en cours mais je ne peux pas partir en vacances, du coup je m'ennuie...
MM note fiévreusement : "Notre rapace au plumage sombre affiche une assurance extrême qui contraste violemment avec ses inquiétudes précédentes. Elle ne semble en aucune façon douter de sa réussite au BAC malgré son peu de travail. Nous ne pouvons nous en étonner, chers lecteurs, quand, quelques mois plutôt, notre Magazine vous informait de la flémingite aiguë dont la célébrité semblait atteinte..."
Jo, grattant de ses griffes la pierre tombale sur laquelle elle s'est perchée le temps de l'interview, d'un air menaçant : Flémingite dont vous avez eu connaissance et vous infiltrant plus ou moins discrètement dans la clinique où j'étais examinée et en photocopiant tout à fait illégalement mon dossier médical, si je ne m'abuse...
MM, s'éclaircissant bruyamment la gorge et faisant mine de n'avoir rien entendu : Mlle LaCorneille, euh... À 73 jours de votre départ pour la capitale britannique...
Jo : 73 jours, vous l'avez dit. Repassez la veille du départ, y aura plus de matière à écrire un article sur mon état d'esprit à ce moment là.
MM : Mais à l'heure actuelle, alors que vos projets se concrétisent, ne ressentez-vous pas un élan de fierté face à tout ce que vous avez accompli, et ce malgré les terribles embûches que le destin semblait vouloir placer sur votre chemin ?
Fier de son envolé lyrique, MM s'essuie les yeux et se hâte de la noter fiévreusement. Jo penche la tête sur le côté et médite un instant sur la stupidité latente du journaliste.
Jo : Suis pas du genre à me laisser faire. Quand je veux quelque chose, je le veux, point barre ! C'est pas deux trois refus et un escroc qui se battent en duel qui vont me faire reculer ! Non mais !
MM note fiévreusement : "Manifestant avec violence sa rancœur contre ceux qui ont voulu contrecarrer ses projets, Jo LaCorneille fait savoir au monde que rien ne saurait l'arrêter !"
Jo : Z'avez jamais pensé à être écrivain, vous ? Du balais, maintenant ! J'ai RDV pour une autre interview dans une heure. Je suis quelqu'un de très demandé...
Monde Magazine quitte fiévreusement le cimetière, poursuivit par les croassements de LaCorneille.