Cyrano

Il me faut une armée entière à déconfire !
J'ai dix coeurs, j'ai vingt bras, il ne peut me suffire
De pourfendre des nains ! Il me faut des géants !

Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand

mercredi 27 décembre 2017

Non, je n'aurai pas fini ce tome 3 avant le 31 décembre (aka, ceci n'est pas un bilan).

Preuve à l'appui, bien qu'en tout petit.
Il faut parfois savoir se rendre à l'évidence, surtout quand on est à 114 519 mots sur 180 000 le 27 décembre. Je suis quelqu'un de particulièrement doué mais je ne fais pas de miracle.
Du coup à trois jours du nouvel an vous vous demandez sans doute ce qui va se passer ici en 2018 et dans quel ordre.
(Qui a dit "on s'en fout, on cuve le réveillon de Noël en attendant celui de la St Silvestre" ?)
Pour celles et ceux qui ne sont pas en train de cuver, donc, DEMANDEZ LE PROGRAMME, DEMANDEEEEEEZ !

Janvier : finir de rédiger le troisième tome d'Il nous reste le ciel.
Février : laisser le troisième tome d'Il nous reste le ciel reposer au moins quinze jours avant de le relire.
Mars : relire et faire les corrections/réécritures qui s'imposent.
Avril : tout envoyer à mon équipe de bêta/alpha lectrices.
Mai : recevoir les retours de l'équipe, synthétiser, faire du tri, planifier et attaquer corrections et réécriture.
Juin : marge de retard annoncée pour cause de flemme, procrastination, examens et devoirs universitaires, etc.
Juillet : normalement en Juillet ma chère Hélène aura le manuscrit entre ses petites mains. Mettons qu'on sera tellement dans les temps qu'on fera les corrections en Juillet.
Août : du coup je doute que le bouquin soit prêt à paraître pour août comme on l'envisageait à la base mais ce sera pas la première fois qu'on reporte une sortie pour cause de retard, passez-moi le rhum.
Septembre : là par contre si on tient le planning, je pense que c'est jouable, mais je veux rien vous promettre, je vous donnerai une vraie date quand j'en aurai une.

Et ensuite, bah il sera temps d'aller écrire autre chose, et alors là pour le coup ne vous affolez pas, des projets, j'en ai par dessus la tête à ne plus savoir qu'en faire. Pardon ? Comment ça, c'est du teasing ? Je vais vous en donner, moi, du teasing, assoyez-vous !

Les one-shots :

Les romances :

- J'ai étudié Hamlet pendant mon premier semestre de troisième année et ça m'a inspiré pas mal de choses dans un contexte, dirons-nous, plus moderne, ne serait-ce que parce que 1) j'ai trouvé qu'académiquement on ne parle pas assez d'Horatio (ni de la façon dont Hamlet lui déclare sa flamme tous les cinq minutes d'un bout à l'autre du texte), et 2) honnêtement, on passe à côté d'énormément de potentiel romantique sous prétexte de laisser de l'espace à un drame familial à deux balles, alors moi je dis donnez moi Hamlet, Horatio et Ophélia à vingt ans en 2018 et vous inquiétez pas que je m'en vais vous mitonner une réécriture moderne aux petits oignons !


- The boys who fight est un vieux truc, originellement publié sur wattpad, mais que j'avais vraiment écrit par dessus la jambe, et que j'aimerais bien reprendre de A à Z pour en faire un truc lisible -et aussi, genre, publiable. Ça parlait de mecs qui font de la boxe et qui tombent amoureux. Qui n'en veut ?

- Il y a déjà quelques années qu'un pianiste et un saxophoniste néo-orléanais (je viens de passer quinze minutes à chercher le terme sur internet, j'espère que vous appréciez mon engagement) se baladent dans ma tête, le soucis c'est que pour pondre un truc crédible dans le bon contexte il faudrait que j'aille sur place, c'est-à-dire en Louisiane. C'est prévu, mais pas forcément pour 2018. Franchement, qui n'a pas envie de lire l'histoire de deux musiciens qui tombent amoureux sur un air de jazz, entre deux malédictions vaudous ?

La SFFF :

Pyramide sera définitivement un one shot qui va demander énormément de recherches sur les rites funéraires et les mythologies d'un certain nombre de civilisations antiques et pré-antiques. Ça parle de... Bon, celui-là je peux pas vous le dire parce que ça spoile. Vous verrez bien de quoi ça parle.

- À l'ombre de la tour de guet (oui j'avoue ça fait long), y en a bien les deux tiers qui sont écris mais j'avais abandonné dans un moment de désespoir y a genre quatre ans ou quelque chose comme ça. Il faudrait reprendre tout depuis le début -pas forcément tout réécrire mais remagner un peu, quoi. Et trouver comment ça se termine parce que pour l'instant, j'ai rien. C'était une histoire de sirènes avec un phare lunaire au milieu de nul part, des navires échoués sous l'eau et un adolescent rebel qui tombe dans tout ça par accident.

- L'Empire des loups est un de mes premiers romans de medieval fantasy, il faut absolument que je le termine un jour, par contre c'est pas dit que ça soit un one shot -mais ce sera pas plus long que deux tomes, par contre, je refuse d'en faire une trilogie, ça vaudrait pas le coup, y a pas assez de choses à dire. Ça parlait de loups, de sorcières et de secte.

Les trucs longs :

- La Cité du Dieu-renard -rien que le titre c'est tout un programme, hein ? Pour le coup là dedans y a de tout : du polar, du steampunk, de l'aventure, de la magie, de la romance, des gens qui font des duels à l'épée en pleine nuit, y a même un héros masqué qui traîne -et un renard magique qui exauce les voeux. Tout ça dans une ville immense qui m'est apparue en rêve. Ce truc va me prendre quatre millions d'année à mettre par écris, je sais même pas encore quelle forme ça va prendre, alors c'est pas pour demain, mais c'est définitivement dans les cartons.

J'ai deux Robin des Bois : Kevin Costner, et un renard à moitié nu.
- Les enfants du Tisseur de rêves, une trilogie dont le premier tome est une réécriture de Robin des Bois... Mais avec un dragon. (Ai-je besoin de vous en dire plus ?)

- Witches!, dont ce n'est absolument pas le titre, c'est juste que c'est parlant et percutant, et court, et que j'avais besoin d'une référence quand je prends des notes. Y en a au moins pour deux tomes et probablement un spin-off en au moins un tome, avec une paire de jumelles (des jeunes filles, pas des trucs qu'on met sur les yeux pour voir loin), des sorcières, des inquisiteurs, un serviteur immortel aveugle, un chien qui a été un éléphant dans une vie antérieure, et un ado qui arrête pas de ramasser des membres du petit peuple en galère.

(Et en vrai j'ai cent cinquante mille autres projets mais genre, on avait dit teasing, donc on va s'en tenir là.)

Vous allez me dire Et bah dis donc Jo, ça en fait des projets, tu vas faire comment pour gérer tout ça sans péter un câble ? Et je vais vous répondre : bah écoutez je vais probablement finir par péter un câble quelque part dans l'intervalle, mais on se débrouillera, vous croyez que je fais comment depuis toutes ces années ? On va s'organiser du mieux possible pour faire tout ça tout en gardant une vie à côté, on va souvent échouer, ce sera le bordel, mais bon, tant qu'on s'amuse 90% du temps -oui oui, je parle de moi au pluriel, tout à coup, ça s'annonce extrêmement bien...

Non, blague à part, je vais essayer de m'accrocher à un truc offert par une amie (on a fait les Secret Santas cette année !) et qui me sera bien utile si j'arrive à l'utiliser correctement et régulièrement : un bullet journal. (Cliquez dessus pour savoir ce que c'est, c'est en anglais mais assez simple à comprendre visuellement, et au pire google est ton ami, y a des explications en français partout.) Ma pote m'a vraiment gâté, elle aurait pu se contenter de m'offrir un carnet et un stylo mais elle a été jusqu'au bout du truc et m'a fait les premières pages, dont ma préférée, une liste de livres à lire en forme de bibliothèque à remplir et à colorier :

























Je vais essayer de m'en servir principalement pour trouver un équilibre entre mon travail universitaire et l'écriture, en tous cas jusqu'à mes derniers examens qui devraient tomber en mai, et ensuite ce sera principalement pour l'écriture, mais aussi pour gérer mon temps et mon mode de vie.
J'ai rajouté un tracker d'habitude, principalement parce que j'aime bien colorier des petites cases, ça me détend.

























Je vous ferai peut-être de temps en temps des articles de blog sur le bullet journal si je continue de le développer régulièrement parce que c'est super intéressant, on peut vraiment faire plein de trucs avec.

Je vais vous abandonner là dessus parce que ce post commence à faire long, je voulais juste vous rappeler que :

1) il y a un concours en cours sur ma page facebook pour remporter le 1er tome d'Il nous reste le ciel (avec sa nouvelle couverture), dédicacé + les fameux stickers que je distribue en salon. Le concours est encore ouvert jusqu'au 31 décembre, si vous n'avez pas encore participé et que vous voulez le bouquin c'est le moment, lâchez vous.

2) il y aura un concours pour gagner le tome 2 en janvier, abonnez-vous à ma page facebook si vous ne voulez rien rater.

3) en plus d'une page facebook et de ce blog, j'ai aussi un compte instagram et un compte twitter, je ne les alimente pas autant que je le voudrais mais je vais tâcher de faire mieux en 2018, du coup c'est le moment de vous abonner !

4) Il nous reste le ciel, #2 : La veine du pendu sortira le 17 janvier 2018, et il est d'ores et déjà possible de le pré-commander.









Sur ce je vous abandonne à vos préparations pré-nouvel an, love sur vos têtes <3

Crôa

vendredi 8 décembre 2017

Au 30 novembre 2017 minuit, il me manquait 4000 mots, mais je partais le lendemain réaliser mon plus vieux rêve d’enfant, alors je l’ai pas si mal vécu.

Pour celles et ceux qui suivaient mes péripéties du mois de novembre malgré mon manque de communication sur le sujet, vous aurez noté que j’ai échoué au NaNoWriMo à 4000 mots près. Les études se sont foutues dans le chemin, comme d’habitude -et puis je me suis retrouvé bloqué, d’ailleurs je le suis toujours, va falloir bosser dur si je veux boucler ce tome 3 avant le 31 décembre (spoiler alert : IMPOSSIBLE N’EST PAS CORNEILLE !).

Faut dire aussi qu’au dernier jour du NaNo j’avais autre chose à penser que le NaNo et ma dissertation de civilisation anglo-saxonne. Mon père m’avait déjà dit trois fois d’aller faire mon sac, il était 22h, j’avais fait une check list et j’étais persuadé d’oublier quelque chose. Je suis allé me coucher avec ce sentiment rageant, mon sac plus ou moins bouclé -ça se termine toujours au petit matin et en catastrophe, ce genre de chose. Vendredi, je suis partie en cours avec ce truc monstrueux sur le dos -dans lequel j’avais pourtant pris soin de laisser de la place pour les éventuels nouveaux locataires de ma PAL que je comptais bien ramener de Montreuil. À mi-chemin du campus, la chose que j’ai oublié me frappe figurativement : je n’ai pas pris de sac vide pour transporter mes affaires de dédicace sur le salon sans avoir à me trimballer mon backpack de baroudeur. Je textote le paternel pour râler que « je savais que j’allais oublier quelque chose !!! ». Il vole aussitôt à mon secours et s’engage à me retrouver à la gare avec un de mes (trop) nombreux sac à dos. Vive le paternel !

La créature en question.
13h52, gare de Toulouse Matabiau, le train s’ébranle. Je voyage en première pour la première fois de ma vie et je passe une part non négligeable du trajet à couiner dans ma tête parce que y a un chaton aux pieds de ma voisine de derrière -lequel finira par venir se caler entre moi et la fenêtre pour se faire papouiller, confère twitter et la photo sur ma page facebook. Le temps file vachement vite quand on est en train de péter un câble dans sa tête, j’arrive à Paris avant d’avoir compris ce qui m’arrive, il fait froid, ma mère est au bout de sa vie, on retrouve toute la petite famille au restaurant où travaille mon frangin (si vous n’êtes pas végétariens, Canard et Champagne, passage des Panoramas, faîtes vous plaize), et puis dodo parce que demain faut se lever, mine de rien.

C’est avec la bénédiction grand-maternelle (ma grand-mère m’héberge, elle habite à 15 minutes à pied du palais des congrès de Paris-Est, où se déroule l’évènement chaque année depuis aussi loin que je puisse m’en souvenir) que je me mets en marche samedi à 9h45 dans un froid polaire et avec un trajet plus ou moins précis en tête -j’ai regardé google map avant de partir. Je m’égare un peu en chemin mais je croise un bébé berger malinois qui essaie de me manger le bras pendant que je lui gratte les oreilles alors on va dire que c’était le destin -les chiots font partie de mes Signes. Si je croise un chiot sur le chemin, ou bien s’il y a un chiot là où je me rends, c’est un Bon Signe. (Notez que l’absence de chiot n’est pas nécessairement un Mauvais Signe.) (Le chaton dans le train était aussi un Bon Signe, rappelez-moi de vous faire un post de blog sur les Signes et leurs significations, un de ces jours.)


Et puis soudain, nous y v’là. Plus qu’un passage piéton à franchir. Il y a déjà foule, pléthore de familles, d’enfants et de classes en sortie extra-curriculaire, qui se hâtent de franchir les barrières et la sécurité vers le guichet et l’entrée publique. J’en coupe ma musique, range écouteurs et iPod dans la poche du manteau deux tailles trop grand, piqué dans la garde robe de mon frère il y a des lustres parce que le swag ça se trouve pas sous le sabot d’un cheval. Fallait m’entendre glousser en sautillant gaiment vers la porte C (réservée aux scolaires et aux professionnels. Je suis un professionnel, désormais. Mes douze aïeux… Je vais jamais m’en remettre.). (Oui, j’ai douze aïeux, je sais, c’est pas donné à tout le monde.)
C’est avec une allégresse non dissimulée que je passe la sécurité en trois fois parce que j’arrête pas d’oublier dans mes poches des trucs qui font sonner le portique. Puis la queue au guichet. Puis que je bavarde avec la dame qui me donne mon badge -oh putain, ça y est, j’ai un badge dans les mains, je… Je pourrais pleurer. Je veux dire, j’ai un minimum de dignité, je ne pleure pas, je me contente de couiner dans ma tête, mais vous voyez le topo ? Je peux continuer ? Bon.
Je rentre, je montre mon badge à la sécurité (squiiiiiiiiiiii), je textote ma sœur qui m’attend en se liquéfiant parce qu’elle a rendez-vous avez des éditeurs, je les retrouve, elle et son énorme book, on se fait un câlin, on couine, je la dépose à son rendez-vous, on se refait un câlin, on re-couine, on se promet de se retrouver après pour tout se raconter, on couine une dernière fois, et puis je pars en quête du stand L12 parce que couiner, même à plusieurs, ça va cinq minutes, les gens commencent à me regarder comme s’ils soupçonnaient que je sois un cochon déguisé en auteur. (Notez que j’ai rien contre les cochons, hein, c’est très gentil et mignon, comme bestiole.)

Du coup je m’en vais poursuivre mes couinements en compagnie de Fanny sur le stand de Brage. Enfin, je continue un peu de couiner et puis j’arrête parce que faudrait voir à garder une réputation à peu près correcte auprès de tous ces gens, hein.
J’ai le temps de faire un rapide tour aux stands des environs et puis tout à coup il est 11h, je suis assise derrière une table avec quelques bouquins, c’est la fin du monde, je vais mourir, qu’est-ce que je fais là, argh.

Preuve que c'est arrivé pour de vrai.
Deux heures de défilé, les enfants. Sérieux, c’était la folie. Je veux dire, à côté de la file d’attente hystérique d’Olivier Gay c’était le désert, mais en vrai c’était ouf, j’ai quasiment signé tout du long. Dix bouquins en deux heures quand c’est à peu près ce que je vends en une journée sur les autres salons, j’ai halluciné. J’ai bavardé avec plein de gens, rencontré un ami d’internet, vendu à un jeune homme de 14 ans que j’ai re-croisé plus tard en train de me lire en marchant (la gloire, les gens, la gloire), signé un carnet pour une lectrice qui n'avait pas pu se déplacer mais envoyait sa pote à sa place (là pour le coup j'ai vraiment halluciné), j’ai fait connaissance avec plein de gens trop cools de chez Bragelonne, c’était ouf. Ouf. Je les ai pas vu passer, les deux heures de dédicace. Je repensais à toutes les fois où, dans les allées du salon, la jeune visiteuse que j'étais s'imaginait à la place des auteurs, de l’autre côté de la table de dédicaces. Tous les rêves ne deviennent pas réalité, mais quelques uns, de temps en temps… Putain.

Ensuite ça a été plus calme mais pas moins fou (ne serait-ce que parce que j’avais un badge) : j’ai retrouvé ma sœur (qui était aussi excitée que moi parce qu’elle avait des trucs à envoyer à un éditeur, mais aussi qui en avait ras le bol du book de quatorze tonnes alors on a cherché le vestiaire pendant vingt minutes), on a déjeuné, fouiné parmi les stands, bavardé avec des illustrateurs et des auteurs, fait un peu de repérage pour Noël parce que mine de rien on va avoir les quatre ouistitis avec nous, va falloir être à la hauteur, et puis ça s’est passé. N’ayant pas un rond en poche le samedi, je me suis contenté de repérer avant d’aller rejoindre ma mère pour prend un café en centre-ville.

Paris est grise, froide, pleine de gens pressés qui font la gueule. Je ne suis jamais mécontente d’y revenir mais elle ne me manque pas en tant que port d’attache, je préfère définitivement le calme et l’amabilité toulousaine.

Le soir tombe, je traverse une partie de la ville glacée pour rejoindre les copains pour le traditionnel restau du samedi soir. On fait ripaille entre auteurs et éditeurs, et même si je suis trop décalqué pour tenir plus de cinq minutes de conversation, j’apprécie leur compagnie, comme toujours.

Et puis on est dimanche, je suis de retour en dédicaces, de nouveau ça signe et ça piapiate en continue -tout en se gavant de sucreries parce qu’on a eu la bonne idée de nous fournir en M&Ms, biscuits et bonbons. Une copine de lycée que j’avais pas vu depuis des années me fait la surprise de venir acheter mon livre -et me renvoie cinq ans en arrière par la même occasion (big up Aliénore !). Et puis je m’en vais cavaler entre les stands sans déjeuner (c’est que j’ai un train à 16h52, mes enfants), je m’arrache les cheveux en cherchant des cadeaux, finalement j’achète majoritairement des trucs pour moi, je repasse au stand dire au revoir, je remballe mon barda, je fonce à la Gare Montparnasse, j’achète une viennoise aux pépites de chocolat parce que j’ai faim et que c’est l’heure du goûter, je lève les yeux vers les panneaux d’affichage, et là je note deux choses, dans cet ordre :
Photo prise le lendemain, le panneau fonctionnait.
1) On n’arrête plus le progrès ! Renault fait des pubs avec hologrammes, maintenant. (Photo)
2) Tiens, le panneau d’affichage est cassé.
Et par cassé, je veux dire qu’il est vide. Rien d’afficher, aucun train, zéro. Des yeux, je cherche un autre écran. J’en trouve plusieurs, tous vides. Okay. Je retourne chez Paul qui vient de me vendre mon goûter, je demande ce qui se passe parce qu’on comprend rien à ce que dit la dame au micro, comme d’habitude.
« Aucun train ne part de cette gare aujourd’hui, Madame. »
Ah. Ok. Vraiment ? Ok. Bon. Ok. Plan B.



Après démêlage avec un contrôleur, et sur ses recommandations, je fonce toutes voiles dehors vers la Gare d’Austerlitz, vers où ont été redirigés tous les trains qui devaient partir de Montparnasse. Je ne le sais pas encore à ce stade, mais le problème se révélera lié à un bug informatique qui a fait planter tout le système. Sur le chemin d’Austerlitz (on dirait que je pars en guerre, je vous rassure tout de suite, Napoléon n’était pas impliqué dans l’incident), je me fais la réflexion que rediriger tous les voyageurs de Montparnasse ne va pas être possible, ne serait-ce que dans la mesure où les trains d’Austerlitz doivent déjà avoir des voyageurs et donc y aura pas de place pour tout le monde. Tant pis, je suis en route, maintenant, et mon téléphone n’a plus de batterie, impossible de prévenir qui que ce soit.

Austerlitz. Je le dis avec beaucoup de gravité pour faire dramatique parce qu’en vrai on aurait dit la deuxième moitié du prologue de mon tome 2 (coucou, Hélène !) : y avait des gens partout, ça grouillait de monde, on pouvait à peine se déplacer, les gens étaient collés, les gamins perchés sur les épaules, c’était post-apocalyptique, personne ne savait que faire, et les points informations étaient tellement bondés qu’on ne pouvait même pas s’en approcher. Je zieute vers les panneaux d’affichage, espérant sauter dans le prochain train pour Toulouse. Je n’en vois aucun, le plus proche s’arrête à Bordeaux. Misère de misère. Au milieu de la cohue, une bonne âme me prête un téléphone et je sonne les parents -le paternel pour l’avertir que je risque de ne pas rentrer ce soir, la maternelle pour l’avertir que je risque de débarquer ce soir. Deux options s’offrent à moi : prendre un train pour Bordeaux (en admettant que j’arrive à y monter) et de là une correspondance pour Toulouse (en admettant que j’en trouve une), ou bien rentrer passer la nuit chez ma mère et repartir le lendemain matin. Après moult discussions avec mes camarades de mouise, on en conclue que je fais aussi bien de dormir à Paris, alors je fais demi-tour comme je peux dans la foule compact, je nage jusqu’au métro, et je m’en vais retrouver le confort d’un canapé familier.

Et c’est ainsi, mes enfants, que je me retrouve à vous écrire ce billet un peu long dans un Paris-Bordeaux, en ce lundi matin plein de brouillard (big up à Émilie, appelée à la rescousse dimanche soir, et qui m’avait remplacé mon billet à 9h30 ce matin). On frôle les 300 kilomètres/heure, j’ai un peu faim, j’ai manqué les cours (mais ça pour le coup je m’en remettrai ^^), j’ai fini ma dissert, j’ai de la lecture et de l’écriture à ne plus savoir qu’en faire, et des souvenir magnifiques plein la tête. C’était encore plus extraordinaire que je ne m’y attendais, et je ne souhaite qu’une chose : y retourner l’an prochain.


Livres dédicacés : 16 + un carnet
Livres achetés :
- Cyrano de Bergerac en BD
- Sirius, de Stéphane Servant
- Narnia (Chapitre 2 : Le Lion, la Sorcière blanche et l’Armoire magique), pour le Noël de ma nièce.
- Le combat d’hiver, de Jean Claude Mourlevat
(Inutile de me faire remarquer que, sur les quatre ouistitis avec qui je vais passer Noël, je n’ai pour le moment qu’un seul cadeau. Je me le fais très bien remarquer tout seul.)

Love sur vos têtes -en particulier celles de toutes les personnes qui ont rendu ça possible.