Cyrano

Il me faut une armée entière à déconfire !
J'ai dix coeurs, j'ai vingt bras, il ne peut me suffire
De pourfendre des nains ! Il me faut des géants !

Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand

jeudi 28 mars 2013

Chronique en retard...

... et d'ailleurs mea culpa, c'est de bon tont...

Gladiateur
de Simon Scarrow

Tome I : Le Combat pour la liberté



Ahem... Je suis en retard. Certes. Pardon. Vraiment. Trop long de tout vous expliquer, mais bref. Maintenant je suis là, alors on reprend : merci aux éditions Gallimard Jeunesse pour l'envoi de ce roman historique. Sans plus attendre, un résumé et ma chronique.

Résumé : Marcus a dix ans et vit sur une île grecque. Son père, Titus, était centurion sous Pompé le Grand, à qui il a sauvé la vie lors de la révolte des esclaves menée par Spartacus. Marcus vit heureux avec sa famille, son chien et leur vieil et dernier esclave. Mais les affaires de la ferme vont mal, et son père a emprunté de l'argent. Trop d'argent. Bientôt, la tranquillité et la douceur de vivre de la ferme sont troublées par des événements tragiques... Titus est tué, sa femme et son fils emmenés en esclavage. Mais très vite, Marcus s'échappe. Décidé à aller trouver Pompé le Grand, qui est toujours l'obligé de son père, afin de réclamer justice et réparation, il lui faudra affronter la dure vie d'une école de gladiateurs, sur le chemin de Rome...

Ma chronique : Dans l'ensemble, j'ai bien aimé ce roman. Il est agréable à lire, et on sent que l'auteur maîtrise son sujet. Pas facile, en effet, de raconter une histoire qui tienne la route dans un contexte historique bien précis : celui de l'Antiquité. Mais Simon Scarrow sait de quoi il parle, et, sans nous égarer dans des descriptions sans fins et des explications obscures, il plante un décor vivant et réaliste.
Si je devais trouver un défaut à ce roman, ce serait celui-ci : pour tout ce qui a plus de quinze ans et un peu de jugeote, l'histoire est plus ou moins cousue de fil blanc. Dès les premiers chapitres -et même le premier chapitre-, on a déjà compris la plupart des mystères que l'auteur essaye d'instaurer. Avec les quelques clefs données par le prologue, c'est facile à deviner. Toutefois, l'histoire reste intéressante, on a envie de lire la suite, de savoir ce qui se passe, et d'accompagner le héros dans la suite de ses aventures.
Marcus est un personnage attachant, qui fait preuve de beaucoup de courage face à la situation difficile dans laquelle il est. On ne suit pas seulement son évolution physique, en tant que gladiateur, mais aussi et surtout son évolution mentale : l'ordre de ses priorités change, s'adaptant à la situation et aux différentes options qui s'offrent à lui. On découvre à travers ses yeux le monde des maîtres et des esclaves, et les dures lois de l'école des gladiateurs. Marcus est fier et buté, il sort de chaque épreuve plus fort.
On partage aisément les sentiments des personnages : d'une scène à l'autre, on se réjouit avec eux, on sent venir les ennuis, on a mal et on a peur... À un moment, Marcus attend avec d'autres apprentis gladiateurs de participer à son premier combat à mort, dans l'arène... La tension et le stress sont palpables, et personnellement je me suis sentie tellement emportée que j'en avais les mains moites et le ventre noué. De même, si, au début, on a envie de crier à l'injustice, comme Marcus, on le suit bientôt dans sa résignation -une demie résignation seulement. Comme lui, on sait que son heure viendra, qu'il doit simplement prendre son mal en patience. Et on le prend avec lui.
La fin en cliffhanger nous laisse sur notre faim, mais c'est normal, après tout, puisqu'il faut nous donner envie de lire le tome II. Personnellement, je le ferai avec plaisir, car j'ai hâte de savoir ce qui va arriver à Marcus. Les derniers rebondissements du premier volume l'orientent en effet sur un autre chemin. (Mais rappelons nous que tous les chemins mènent à Rome...)
Voici donc un roman très prometteur et agréable à lire. On se laissera facilement emporter. À recommander dès l'âge de dix ans, et même à lire en famille.

Ave Cæsar. Morituri te salutant.