Cyrano

Il me faut une armée entière à déconfire !
J'ai dix coeurs, j'ai vingt bras, il ne peut me suffire
De pourfendre des nains ! Il me faut des géants !

Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand

mardi 1 mai 2012

Chronique numéro jesaispluscombien : Candypop : En route pour la gloire !

Je suis de retour (ah bon, j'étais partie ?), j'ai reçu un nouveau bouquin de chez Gallimard Jeunesse et j'ai pas envie de faire mes devoirs, alors je chronique !!


Résumé : Candy, quinze ans, est élevée seule pas sa mère à Bishopspool, une petite ville côtière du Royaume Uni. Dotée d'un style vestimentaire bien à elle (indescriptible en deux lignes, le seul moyen de comprendre c'est de lire le bouquin) et d'une passion pour la musique, elle vit entre sa mère déjantée, sa meilleure amie carrément frappée et une grand-mère adoptive à peu près saine d'esprit. Hein ? Ah non, c'est pas une histoire de fous... Fin bon, tout est relatif, hein ? Je peux reprendre ? Merci. Donc, en cette année de ses quinze ans, le monde de Candy s'effondre : sa mère lui annonce qu'elle va se marier avec son Jules du moment : Ray, un "gros looser". Certainement pas le beau-père dont elle aurait rêvé. D'ailleurs, de beau-père elle ne veut point. Et puisqu'on en cause, la jeune rockeuse en herbe décide de partir en quête de son père biologique. Elle et son amie Holly montent donc l'opération Qui-Est-Papa ? Tout en essayant, en parallèle, de mener à bien une autre opération, l'Opération Dantesque, qui doit mener leur formidable groupe de rock sur le chemin de la gloire. La première étape est en marche : recruter de nouveaux membres... Et si on pouvait se trouver un petit créneau, dans cet emploi du temps de ministre, pour saboter le mariage, on pourrait considérer qu'on a réussi notre coup.

Ma chronique : En lisant mon résumé, ceux d'entre vous qui ont l'insigne honneur de fréquenter à peu près régulièrement ma modeste personne ont dû penser que j'étais hystérique. Vous savez quoi ? ILS ONT RAISON !!!! Je vais essayer de limiter les mots et les phrases en majuscules mais je vous promets rien parce que j'ai grave KIFFÉ SA RACE !!!!! Pardon. Je vous explique :

Vous savez ce que c'est, un bon livre ? Enfin, un bon livre selon mes critères ? Et bien, ça doit me faire le même effet qu'un rêve, et je parle d'un vrai rêve, genre je dors et il m'arrive des trucs bizarres. D'abord je ne dois pas avoir envie de compter les pages ou de regarder l'heure, sinon c'est que c'est mal parti. Mais surtout, je dois rentrer dedans à tel point que, tant que je suis entrain de lire, j'ai oublié l'existence du monde extérieur. Quand on rêve on oubli l'existence du monde réel puisqu'on croit qu'on est dans le monde réel. Et bien un bon livre doit me faire le même effet. Enfin, dernier critère : quand je le pose, que ce soit parce que j'ai fini ou parce que je dois aller en cours ou me coucher, je dois être encore dedans. Je ne sais pas si vous avez déjà ressenti ce truc, en vous réveillant d'un rêve particulièrement élaboré où, par exemple, vous sortiez avec l'homme (ou la femme) de votre vie, et pendant quelques secondes/minutes, vous ne vous rendez pas compte que c'était un rêve, plutôt un souvenir.

Avec ces trois critères, vous savez déjà pourquoi j'ai adoré Candypop, mais je vais développer quand même, parce que j'aime écrire, que je reçois des bouquins pour ça, pour faire plaisir à mes fans et pour rendre service aux simples d'esprit qui passeraient par là. Inutile de me remercier, ça me fait plaisir.

Quand j'ai sorti le livre du colis, j'ai tiqué. Ensuite j'ai lu le résumé. J'ai re-tiqué. Ce genre de bouquin, je ne l'aurais pas spontanément acheté en furetant dans les rayons de Mille Pages ou du Cyclope. Je suis sortie depuis déjà un petit moment de ma phase "adolescente en manque d'amour avec des hormones qui dansent à tout heure", alors ce genre de livre pour jeune fille de 14/15 ans c'est rigolo, sans plus. Mais bon, ne crachons pas dans la soupe, je reçois des livres gratuitement et avant leur sortie, alors enjoy ! Le soir-même, j'ouvre le roman. Ça commence selon mes prévisions : rien de spectaculaire, une narration au présent et à la première personne du style : "Oh, quelle horreur ! Maman va se marier avec ce gros naze ! Vite ! Appelons ma meilleure amie et mettons au point un plan !" Non mais je vous préviens parce que ça pourrait vous décourager. Et pourtant je vous jure que mon frère pourrait aimer ce livre. Oui, ce grand truc viril avec des gros bras, une grosse voix et trop de cheveux. Mais ne nous égarons pas...

Je reprends ma lecture le lendemain soir. Je dépasse les deux, trois premiers chapitres. Et blam ! Premier choc. Ne vous attendez pas à ce que je vous dise de quoi il s'agit, je vous gâcherais carrément la surprise. Disons que j'ai assisté à une soudaine intrusion de la littérature fantastique dans la littérature chick-littique (oui, je fais des néologismes, je suis écrivain, donc j'ai le droit.), et que ça a donné un beau feu d'artifice. Je rigole nerveusement, je relis pour être sûre que je ne suis pas en plein délire, et c'est le sourire aux lèvres que je poursuis. À partir de là, tout est différent. D'abord parce que j'ai cessé de regarder Candypop comme de la littérature de bas rayon (on dit bas rayon plutôt que bas étage quand il s'agit d'un livre. Si, si... JE VOUS DIS QUE SI ALORS ARRÊTEZ D'INSISTER !) destinée aux adolescentes pré-pubères. Ensuite parce qu'entre la musique, l'ambiance survoltée et les remises en question de l'héroïne, entre son look déjanté et ses amis frapadingues, je me suis retrouvée en plein rêve. Et au réveil, l'empreinte était bien là, marque indélébile dans mon petit cerveau. Quand j'ai refermé Candypop pour la dernière fois, mes yeux ont dû se réhabituer à la pénombre de ma chambre après avoir été éblouis par les feux des projecteurs, et j'ai eu l'impression que tous mes rêves les plus délirants pouvaient se réaliser pour peu que je le veuille de toutes mes forces. Un brutal élan d'optimisme délirant s'est insinué en mois, faisant passer mon bac approchant (je suis à J-58) pour une promenade de santé, mes révisions urgentes pour une formalité, mes romans en cours pour l’œuvre de ma vie qui me propulsera au sommet, parce que je suis faite pour ça, parce que c'est mon Destin, le Destin avec un grand D. Et une soudaine envie de réveiller tout l'immeuble en jouant du piano à toute berzingue, ça tombe bien, j'ai un morceau de jazz sur le feu...

Voilà, je crois que tout est dit pour ce qui est de mon avis personnel. Je remercie bien sûr Lauren LAVERNE, l'auteur, pour nous avoir fait partager son génie, et les éditions Gallimard Jeunesse pour cette belle surprise au retour des vacances. Je recommande ce roman à tout le monde, en vous suppliant de ne pas vous laisser rebuter avant d'avoir dépassé les trois ou quatre premiers chapitres, je vous garantis que ça en vaut la peine. C'est tout pour aujourd'hui. Amusez-vous bien, mes petits chéris ! Et vivement la suite de cette formidable trilogie !

Votre chroniqueuse préférée, si douée et si modeste.