Chronique 5 : Fille des chimères,
Laini Taylor
Résumé
: Karou, dix-sept ans, a été élevée par des chimères, et a grandi dans
l'officine de Sulfure, le marchand de talismans. Sa famille ? Issa, la femme
serpent, Kishmish, le corbeau-chauve-souris, Twig, au cou de girafe, Yasri, et
son bec de perroquet, et enfin Sulfure, le sorcier, l'homme-taureau. Karou
ignore pourquoi elle a été élevée par cet étrange clan si divers, avec lequel
elle n'a rien en commun. Karou a les cheveux bleus, parle une bonne vingtaine
de langues, a le corps recouvert de tatouages, des khamsas dans la paume des
mains. Elle mène une double vie : au yeux de ses semblables humains, elle est
juste Karou, élève à l'école d'art de Bohème, à Prague. Sa famille de chimères,
ses camarades de classe et son amie Zuzanna ne la connaissent que par les
carnets à dessin de la jeune fille. Pour eux, Karou n'est qu'une adolescente à
l'imagination fantastique.
En
parallèle, Karou est le commissionnaire de Sulfure. Il l’envoi aux quatre coins
du monde chercher les dents qu'il amasse pour une raison qui reste obscure aux
yeux de sa fille adoptive. Des crochets de serpents aux dents de requins, en
passant par les crocs de chiens et les dents humaines. C'est là le seul prix
qu'il accepte en échange de ses talismans, que terroristes, trappeurs,
chasseurs et braconniers du monde entiers viennent marchander dans l'officine.
L'officine dont la porte peut s'ouvrir sur tous les pays du monde...
Quand
des marques de brûlure en forme de mains apparaissent mystérieusement sur les
portes de l'officine partout sur la planète, Karou s'interroge. Une ombre aux
ailes de feu sur les talons, elle est, sans le savoir, au bord d'une découverte
qui changera le cours de son existence...
Ma
chronique : Ouhlà, j'ai fait un long résumé, désolée les enfants ^^
Mais il faut dire aussi que, jusque là, Fille des chimères est de loin
le meilleur roman que Gallimard Jeunesse ait mis entre mes mains (merci, merci,
merci !). Alors j'ai un millions de bons points à soulever, et a priori zéro
mauvais points, si aucun ne me revient en tête d'ici la fin de la rédaction de
cette chronique...
Les
noms : Oh. My. God. Mais d'où ils sortent, ces noms, Madame Taylor ? Rien que
quand j'ai vu le nom du personnage principal (Karou. Karou. Ka-Rou.), je me
suis dit "Je vais aimer." Bah ça a pas loupé. Et puis ça ne s'arrête
pas là : Kazimir, Zuzanna, Sulfure, Issa, Kishmish, Thiago, Madrigal, Akiva,
Liraz, Hazaël (qui, soit dit en passant, signifie "Dieu a vu" en
hébreu, wikipédia à l'appui)... Je me souviens qu'en lisant, je prononçais
chaque nouveau nom propre à haute voix juste pour le plaisir d'en goûter les
consonances et assonances dans ma bouche... Hum. Pardon, je m'égare.
Poursuivons !
Les
lieux : Prague ! Prague, bon sang ! La République Tchèque ! Et bien vous savez
quoi ? Avant de lire ce livre, je n'avais jamais envisagé de mettre ne
serait-ce qu'un orteil en République Tchèque. Y a quoi en République Tchèque ?
Des Tchèques ? Et après ? Maintenant je peux le dire : en République Tchèque, y
a Prague, ses toits rouges, ses clochers avec ses flèches tendues vers le ciel
"prêtes à empaler les anges déchus tombant du paradis", ses petites
rues, le pont Charles, les quartiers touristiques, le folklore, les chimères,
les djinns, l'officine de Sulfure... Fin bon, vous voyez le topo ? Je veux
aller à Prague !!!
L'ambiance
: ça, c'était sensationnel ! Ah si ! Je peux vous le dire, j'y étais.
C'était... magnifique. Sombre, bien sûr, surnaturel, évidemment. Je pouvais
sentir les talismans entre mes doigts, partir en fumée quand Karou faisait un
vœu. Le cliquetis des dents qui tombent sur la table. J'entendais les
sifflements des serpents de Issa. Laini Taylor nous enferme dans son monde
d'anges et de chimères, de magie et de guerre, avec une aisance déconcertante.
Et c'est moi qui le dit... !
L'écriture
: le sujet n'étais ni facile ni classique, et en plus c'était la VF, alors pour
ça, je tiens à applaudir des deux mains. Madame Taylor réussit même à glisser
des jeux de mots et des tentatives pour faire de l'esprit dans la bouche d'à
peu près tout le monde, chacune de ses phrases, chacun de ses mots semblent
couler de source. J'ignore en combien de temps Fille des chimères a été
écrit, mais en le lisant, j'ai eu l'impression de tenir entre mes mains un
objet fin qu'un artisan aurait finement et patiemment sculpté et ciselé,
soignant jusqu'au moindre détail. Rien ne manquait, rien n'était superflue.
Tout était à sa place.
Pour
conclure, je ne vous décrirais pas dans les moindre détails une scène empruntée
à Roméo et Juliette et réécrite avec talent, brio, et en réussissant à innover
pour ne pas faire de réchauffé. Je ne me contenterais de vous recommander à la
scène du bal, que les connaisseurs ne pourront pas ne pas reconnaître. Je
pensais que tout avait déjà été dit et fait sur le thème des amants maudits. Je
me trompais. Félicitations.
Bonne
lecture à tous !
Jo
Super Chronique ! J'adore ton humour ;) En tout cas, ça donne envie d'être lu :)
RépondreSupprimerPar contre, ce n'est pas de la VF... A moins que tu voulais dire que tu l'as lu en français...
Enfin bref ;) Continue ainsi, c'est génial !